« “In Love With A Memory” a en réalité été la première chanson que j’ai écrite pour Blood On the Silver Screen », explique SASAMI. « J’ai grandi en accompagnant ma mère dans des salons privés de karaoké japonais ou coréen, les noraebang. Elle était secrètement une chanteuse incroyable. Ses morceaux de prédilection étaient de vieilles chansons folkloriques japonaises et coréennes, qui, honnêtement, me donnaient souvent l’impression d’être dans un film d’horreur ou une œuvre de David Lynch. Je l’imagine encore dans une ambiance à la Julee Cruise : seule, sous les projecteurs d’un club de jazz, avec la fumée d’une cigarette stagnante dans l’air, chantant l’une de ces vieilles chansons avec un vibrato merveilleusement poignant et une maitrise vocale à couper le souffle. C’est ce sentiment-là que j’ai cherché à capturer en écrivant “In Love With A Memory”. L’intemporalité et la mélancolie du chant transparaît dans la production que Rostam et moi avons soigneusement orchestrée. Claire est une amie de longue date, même à distance, avec qui je rêvais de collaborer. C’était un cadeau extraordinaire qu’elle prête sa voix à cette histoire. J’imagine vraiment ce morceau comme un duo cinématographique avec un fantôme. »
Prévu pour le 7 mars, Blood On the Silver Screen fusionne les compétences classiques de SASAMI acquises au conservatoire en tant qu’interprète, productrice et compositrice, avec son charisme audacieux et saisissant sur scène. Le résultat : son album pop le plus abouti à ce jour, un véritable tour de force.
En collaborant avec les co-producteurs Jenn Decilveo et Rostam, SASAMI, seule auteure des morceaux, capture viscéralement dans chaque chanson de Blood On the Silver Screen un aspect différent de l’amour, du sexe, du pouvoir et de l’incarnation. « Pour moi, la musique pop, c’est comme du carburant », explique-t-elle. « C’est revigorant. » S’éloignant de l’air du temps de la pop actuelle, SASAMI s’est tournée vers la pop des années 2000 et 2010, à la manière de Femme Fatale de Britney Spears ou de Born This Way de Lady Gaga, mais aussi Kelly Clarkson, Katy Perry et Sia. Elle s’est inspirée du storytelling de la country moderne, mélangeant vulnérabilité et humour, tout en s’imprégnant des influences de Prince, de la city pop japonaise, ainsi que de l’iconographie stéréotypée, en jean, de Bruce Springsteen.
À un peu plus de 30 ans, SASAMI n’a pas grandi en écoutant beaucoup de musique pop, et a même ressenti des pressions pour l’éviter.
« J’ai toujours été un peu une outsider et je n’avais pas l’impression que la musique pop me parlait », confie-t-elle. « En tant que femme de couleur, j’ai toujours ressenti cette pression ou ce besoin de créer quelque chose de mystérieux ou d’innovant, et j’ai toujours fui la légèreté. » Cependant, elle considère l’album Blood On the Silver Screen comme une forme de réappropriation personnelle. Élevée à Los Angeles au sein de l’« église religieuse conservatrice » de l’Église de l’Unification, sa perception d’elle-même et de sa sexualité était déformée. « Ma relation à l’amour et au sexe était tellement liée à des définitions répressives et restrictives », explique-t-elle. Cet album fait partie de son cheminement vers l’affirmation de soi, en tant que membre d’une génération libérée des conventions entourant l’amour, le sexe et la famille nucléaire. « Cet album, pour moi, parle de relations profondes et significatives, dans une nouvelle définition de ce qui est bon, juste et puissant », déclare-t-elle. « Nous restons des êtres passionnés. »
« J’ai voulu me donner à fond avec cet album », poursuit SASAMI. « Je voulais, dans ma tendresse et mon émotion, avoir le courage d’entreprendre quelque chose d’aussi épique que la création d’un album pop sur l’amour. J’espère qu’il donnera aux gens un sentiment de pouvoir et d’incarnation. Il est important de ne pas se limiter. »